SORTIR DE L'EURO?

Publié le par le phare communiste

L'Euro a été créé par le traité de Maastricht en même temps que la banque centrale européenne, monnaie unique, il met fin aux fluctuations des monnaies en Europe. Couplé avec une banque européenne indépendante des états comme des autres instances européennes et qui ne peut prêter à ceux-ci, il enlève aux gouvernements élus  le principal pouvoir, celui de créer de la monnaie.

Quand il existait plusieurs monnaies en Europe, les différences de compétitivité entre pays entrainaient une baisse de la valeur de la monnaie du pays le moins compétitif.  Cela générait de l'inflation dans ce pays mais faisait aussi baisser le prix de ses exportations et avait donc un effet de relance sur son économie.

La suppression de cette solution par la création de l'Euro ne laisse ouvert qu'une seule possibilité : baisser les coûts de production, ce qui signifie pour ceux qui nous gouvernent, du PS à l’UMP, baisser les salaires et les prestations sociales. L'Euro est pour ses promoteurs une assurance contre les politiques sociales, c’est pourquoi les communistes mais aussi beaucoup d'économistes (Allais, seul  « prix nobel » d'économie français) préconisait une monnaie commune.

Une monnaie commune, c'est la conservation des monnaies de chaque Etat mais avec une coopération pour piloter les fluctuations entre elles de ces monnaies afin d'utiliser l'effet « relance »  des baisses des monnaies tout en contrôlant l'ampleur de cette dévaluation et en freinant l'inflation.

Que faire alors de l'Euro ?

L'Euro est conçu contre les salariés et contre la démocratie. Parler d'un  euro progressiste et démocratique est une oxymore au même titre que parler d'une droite sociale ou d'un parti socialiste révolutionnaire. À droite certains parlent aussi de quitter l'Euro tandis que la direction du PCF comme Syriza en Grèce veulent rester dans l'Euro. Aujourd'hui, le discours euphorique  sur l'euro qui devait éviter toute crise et générer la prospérité s'est fracassé. La crise a validé les analyses des

Communistes.

La classe ouvrière, les couches moyennes victimes de la crise deviennent de plus en plus critiques face à l'Europe. Paradoxalement, cette lucidité est exploitée par le front national qui dénonce  (et reprend ainsi un discours longtemps tenu par les communistes) le caractère anti-social de l'Europe. La bourgeoisie d'un pays peut avoir à un moment intérêt à sortir de l'Euro. Elle peut utiliser la spéculation qui aura lieu alors et le chamboulement politique pour attaquer les acquis sociaux, Les communistes doivent-ils sous ces prétextes faire table rase de 50 ans d'analyse lucide et juste de la construction européenne et se rallier à l'Europe telle qu'elle est mais avec plus de social ?

Doivent-ils laisser au front national les électeurs populaires qui subissent la politique européenne ?

 

L'Euro a été conçu pour imposer à tous les états la baisse de la rémunération du travail dans un contexte de concurrence « libre et non faussée », pour empêcher toute politique  de progrès social.

Il n'a pas d'autre rôle. Lutter pour une Europe plus juste et conserver l'Euro, c'est comme vouloir la démocratie sans supprimer l'esclavage.

 

Un communiste se doit de dénoncer clairement l'Europe telle qu'elle est et d'apporter les pistes nécessaires aux gens pour une autre politique en France et en Europe.

 

Cela passe par une dénonciation frontale de l'Europe telle qu'elle est sans les ambigüités actuelles par la mise en débat de l'abandon de l'Euro, la mise en cause de l'existence de la BCE et la promotion des alternatives possibles .

 

Il ne faut pas laisser aux manipulateurs de droite, la critique d'une Europe qui avec la crise va de plus en plus attaquer les classes laborieuses que le parti a vocation de défendre.

Publié dans analyses

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