les curieux conseillers économiques de Hollande

Publié le par le phare communiste

François Hollande s’est posé au Bourget en adversaire de la finance :« Mon adversaire na pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. »A l’entendre , nous n’imaginerions  pas que les transactions financières ont été libéralisées par un gouvernement PS  (Bérégovoy) ni que le PS a appelé avec  enthousiasme (y compris Mélenchon) à voter oui au traité de Maastricht  qui gravait dans le marbre la libre circulation des capitaux.

Un petit regard sur ses conseillers économiques donne la mesure de sa sincérité .

Parmi ceux-ci, on trouve Jean-Hervé Lorenzi. Ce monsieur est président du Cercle des économistes. Celui-ci est un groupe d’économistes libéraux souvent cité par les médias bien-pensants. Pendant des années, ils ont appelé au « moins d’Etat » avant d’appeler dans deux pages complètes du Monde sans aucune vergogne à l’intervention des pouvoirs publics pour payer l’ardoise des banques. Le cercle des économistes et M Lorenzi, au-delà de leur  pédantisme prétentieux  sont  véritablement libéraux : leur doctrine de fond peut se résumer en « moins d’Etat » en matière de services publics, de protection sociale et plus de subventions pour le secteur privé. En résumé : privatisons les profits et nationalisons les pertes. Monsieur Lorenzi est aussi  membre de plusieurs conseils de surveillance ou d’administration et notamment de BNP Paribas Assurances, pages Jaunes et conseiller du directoire de la Compagnie financière Edmond de Rothschild.

En gros des postes qui consistent à manger des petits fours et à percevoir des jetons de présence (80000 100000 € /an et par compagnie voire plus.).

Autre conseiller économique, Elie Cohen, omniprésent à la télé et tout aussi libéral. Ce monsieur explique doctement que les marchés financiers ne sont responsables ni de la crise ni de la dette publique, les coupables sont à chercher chez les fonctionnaires ou les services publics. Il est aussi connu pour ces brillantes prévisions et voit la fin de la crise pour demain depuis 2008 au moins. Comme son compère Lorenzi, il multiplie les fonctions honorifiques dans des conseils d’administration notamment de banques (Société générale).Les autres conseillers économiques de Hollande nourrissent les mêmes liens incestueux avec le patronat et les banques. Alors, les banques, la finance n’ont aucune raison d’avoir peur de Hollande. Comme il l’a dit lui-même au Guardian, «  la gauche a gouverné pendant quinze années, durant lesquelles nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations». Mais peut-être Hollande, Cohen et Lorenzi  sont-ils des taupes rouges préparant la destruction de la finance par l’empoisonnement des petits fours servis en fin de conseil d’administration ?

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