Congrès du PCF : fondation d'un parti social-démocrate à la place du parti communiste !
L’humanité du 19/09/2012 publie le rapport que P.Bessac, membre du secrétariat national du PCF a présenté au CN qui a ouvert la période de préparation du congrès.
P.Bessac évoque « la racialisation de la vie politique »( le capitalisme ne cesse de créer des groupes et des sous-groupes : les immigrés, les jeunes des banlieues etc) et propose comme solution, « le retour aux Lumières, c’est à dire à la seule reconnaissance des individus libres, souverains et égaux dans la République ».
Des camarades en sont tombés à la renverse.
Les Lumières c’est un mouvement philosophique du 18ème siècle qui a servi de support à la révolution bourgeoise 1789 pour en finir avec le pouvoir de la noblesse féodale et installer la domination de la bourgeoisie.
Depuis le 18ème siècle, Marx, Engelset Lénine nous ont légué des acquis fondamentaux sur l’organisation de la société de classes.
Comment un chômeur, un salarié exploité, un agriculteur endetté peuvent-ils être libres et souverains ? Comment peuvent-ils maîtriser leur vie personnelle, professionnelle, familiale, eux dont l’emploi, les revenus, la vie dépendent des patrons et des banquiers? Comment peuvent-ils être égaux avec les patrons ?
Ce ne sont pas des textes reconnaissant leurs droits qui vont les affranchir ; ils existent déjà, d’ailleurs ; tant que la bourgeoisie capitaliste dominera, il n’y aura pas d’égalité et de liberté pour les travailleurs. La seule solution pour qu’ils deviennent libres souverains et égaux c’est d’abolir la domination de la bourgeoisie capitaliste. C’est bien le capitalisme avec ses institutions et médias qui crée les multiples divisions parmi les travailleurs, il faut donc supprimer la cause du mal pour abolir le mal. Pour combattre les divisions entre les travailleurs, il faut un PCF qui cultive chez les salariés la conscience de classe. Or c'est ce parti là que la direction veut abattre totalement.
Le rappor n’aborde à aucun moment la question : comment abolir le pouvoir de la bourgeoisie ?
Plus loin dans le texte, P.Bessac affirme que le choix politique c’est :« austérité ou développement » . Or, l’austérité n’est qu’une conséquence du capitalisme. On ne peut pas en finir avec l’austérité sans abolir le capitalisme ; bien sûr les luttes des salariés pour vivre mieux font reculer l’austérité et affaiblissent la bourgeoisie capitaliste. Mais pour favoriser les luttes, le PCF doit fournir une analyse marxiste de la société et proposer l’objectif de changer de société.
La préparation du congrès est lancée et le rapporteur du CN, P. Bessac, fait l’impasse sur les découvertes de Marx Engels et Lénine les apports considérables de la Commune (1871)et de tout le mouvement ouvrier du 19 et 20ème siècles et se réfère à la révolution bourgeoise de 1789. Son rapport rejoint la déclaration de P.Laurent à Libération qui n’a plus l’idéal d’une société communiste. Dans ces conditions, le parti devient un simple parti social-démocrate. La mutation initiée par R. Hue ( qui vient d'adhérer au groupe radical)serait achevée. En 2007, les communistes ont imposé à la direction le maintien du nom du parti, cette fois-ci, il faut reconquérir le contenu. Seule une mobilisationdes militants peut empêcher cette liquidation du PCF en tant que parti révolutionnaire.